Visite de la carrière souterraine
Hameau d'Aubigny, Taingy 89560 LES HAUTS DE FORTERRE
La pierre de cette carrière exploitée depuis des centaines d'années a été utilisée pour la construction de l'Opéra, de l'hôtel de ville de Paris, du Conservatoire national des arts et métiers, des cathédrales d'Auxerre et de Sens et de nombreux édifices publics.
L'extraction des blocs de pierre a laissé place à d'impressionnantes grottes portant les traces des lances et des aiguilles, seuls outils utilisés par les carriers pendant des siècles.
Visite pour les individuels et familles
Vous souhaitez visiter la Carrière d’Aubigny seul, en famille ou entre amis, vous pouvez acheter vos billets d’entrée en ligne.
Ouvert du 30 mars au 3 novembre 2024 :
- Avril, mai, juin, septembre, octobre et novembre : du mardi au samedi de 10h à 12h et de 14h30 à 18h30.
- Juillet-août : du lundi au samedi de 10h à 18h30. Les dimanches et jours fériés de 14h30 à 18h30.
- Visites pour les groupes : toute l'année sur réservation.
Droits d'entrée et tarif de l'Atelier de taille :
- Adultes : Visite : 9.50€ / Ateliers : 7.50€
- Étudiants, apprentis, membres Compagnonniques, parents et famille nombreuse avec carte : Visite : 8.50€ / Ateliers : 7.50€
- Enfants de 6 à 16 ans : Visite : 6.50€ / Ateliers : 7.50€
- Enfants de moins de 6 ans : Visite : gratuit / Ateliers : 7.50€
Atelier de taille sur réservation au 03.86.41.91.90 :
- Le samedi de 10h00 à 12h00 et de 14h30 à 18h30.
- En juillet-août : du mardi au samedi de 10h00 à 12h00 et de 14h30 à 18h30.
Parcours immersif et ludique : LES AVENTURES D'ÉLIE
Le secret de la pierre de Forterre.
Suivez Élie, le guide des carrières souterraines, pour une aventure familiale autour de la taille de pierre. Découvrez comment, avec de simples outils, d’énormes blocs de pierres deviennent des chefs-d'œuvre ! ⛏️ Muni de votre smartphone, explorez les carrières avec à chaque étape des vidéos, des podcasts, et des jeux pour percer tous les secrets de la pierre de Forterre.
- Parcours familial. Durée : 1h.
- Parcours gratuit au départ du souterrain. Entrée au site payante.
- Téléchargez gratuitement l'application Legendr.
La Carrière et son histoire
Il y a 150 millions d’années, la mer recouvrait en grande partie la Forterre tropicale. Les squelettes des animaux marins, en particulier les coques des moules géantes se sont déposés pour former un banc de pierre gigantesque.
La pierre est un calcaire très compact, blanc, à grain fin, que les tailleurs de pierre appellent demi-ferme, et qui se prête parfaitement à la sculpture et à la construction dite en pierre de taille.
Seize carrières souterraines ont été ouvertes au cours des siècles. Le début exact de leur exploitation reste inconnu.
Des fouilles dans La Carrière d’Aubigny et dans le village mérovingien de Jeuilly, tout proche, ont permis de découvrir des pièces de monnaie romaine, en particulier une à l’effigie de Domitien II, Empereur en 81. La Carrière était exploitée donc déjà exploitée à l’époque gallo-romaine.
Au début, la pierre était utilisée à des fins religieuses : sculptures et sarcophages de pierre. Deux cercueils sont visibles dans une salle de La Carrière.
L’extraction s’est poursuivie au Moyen-Age et à l’époque Renaissance. Et c’est au 18e et surtout 19e siècle que La Carrière a été le lieu d’une exploitation intense.
L’évolution des techniques a permis le lancement de programmes de construction de plus en plus importants. Les besoins en pierre sont devenus énormes, en particulier pendant la rénovation de Paris par le Baron Haussman.
Le produit des carrières de Forterre a été employé dans l’Yonne et en Bourgogne pour la construction de très nombreux édifices publics, mairies, hôtels de ville, palais de justice, écoles, prisons, gares… de maisons de maître et de châteaux.
À Paris, la pierre de Forterre a servi à la construction de bâtiments importants : l’Hôtel de Ville, le Conservatoire des Arts et Métiers, le Jardin des Plantes récemment rénové, les piliers de la Tour Eiffel, et bien sûr l’Opéra Garnier.
En 1850, les carrières de Forterre employaient 1000 ouvriers dans l’Yonne.
L’exploitation a cessé en 1940 car la pierre fut supplantée par le béton et le parpaing.
Seulement un cinquième du gisement de Forterre a été extrait.
Aujourd’hui les Compagnons utilisent La Carrière comme un lieu de transmission de leurs savoirs et de leurs pratiques.
Site touristique fascinant, La Carrière est devenue, depuis la mise en lumière en 1992, une fabuleuse vitrine de la pierre, une véritable cathédrale à l’envers qui s’ouvre devant vous.
L'extraction
Le premier banc de calcaire extrait était appelé banc cadette. L’extraction se poursuivait en profondeur au fur et à mesure de l’exploitation de la carrière.
La Carrière d’Aubigny présente l’intérêt de n’avoir jamais été exploitée avec des outillages mécaniques. Seuls deux outils venus de l’Age du Fer ont été utilisés :
- La Lance, lourde barre de fer pointue à une extrêmité, suspendue par une chaîne à un support
- L’Aiguille plus petite, sans support.
Pour extraire un bloc de pierre, on dit un blot, le Carrier balançait la lance et creusait deux tranches verticales sur une profondeur d’un mètre. Ensuite à l’aide de l’aiguille tenue à deux mains, il effectuait la tranche en plafond. Enfin à nouveau avec la lance, il creusait une large tranche basse appelée le four.
Exécuter ce travail sur un blot de cinq tonnes demandait cinq à six jours.
Au cours de la deuxième étape, l’ouvrier encastrait des coins de bois sec dans une des tranches verticales. L’atmosphère de La Carrière est saturée en eau à 80%. Les pièces de bois absorbaient l’humidité ambiante et gonflaient. Elles poussaient le blot sur le côté, et celui-ci se cassait dans sa partie arrière au fond des tranches. Le bloc basculait en avant, sur les chandelles, des morceaux de pierre installés par les carriers pour amortir la chute du blot.
Dès le 19e siècle, les carriers ont utilisé la scie crocodile, le croco de carrier, pour scier l’arrière du bloc. Cela permettait d’obtenir une face arrière bien dressée, et d’accélérer la production.
Le blot était tiré sur des rouleux de fer à l’aide d’un treuil appelé crapaud, mis en place sur un chariot, le fardier. Les blots étaient acheminés par voie d’eau, ou en convois muletiers. À Paris les convoyeurs vendaient mules et chariots et rentraient à pied.
Le travail des Carriers
Un ouvrier carrier sortait un demi mètre-cube de pierre par jour. Il était payé selon sa production, à la surface de tranche effectuée. Dans les carrières modernes, les carriers qui découpent la pierre avec des haveuses, des grosses tronçonneuses à pierre, extraient quatre mètres-cube par jour.
La Carrière souterraine d’Aubigny a été exploité sur une hauteur moyenne de 12 à 16 mètres. Le ciel de La Carrière est d’un seul banc de pierre d’une épaisseur de 15 à 25 mètres.
Pourquoi une carrière souterraine ?
Dans La Carrière, la pierre est remplie d’eau. Lorsqu’elle est exposée à l’air extérieur, l’eau s’évapore, entraînant du carbonate de chaux et autres sels minéraux, de l’intérieur de la masse vers la surface du bloc. Les sels se déposent à la surface et forment une pellicule qui protège la pierre qui ne peut plus réabsorber d’eau, et par conséquent geler. Cette croûte de calcite est le Calcin.
C’est pour cette raison essentielle que l’on extrait le calcaire en souterrain.
Des traces diverses
Dans La Carrière, vous remarquez plusieurs types de traces sur les parois et les plafonds.
- Les stries sont les traces d’aiguilles et de lances.
- Les faces lisses d’extraction sont les traces des scies crocodiles et non pas d’outillage mécanique comme on pourrait le croire.
- Les séries verticales de trous ont été produites par les crémaillères du support de la lance.
- Les petits trous au sol sont les marques des gouttes d’eau qui suintent des plafonds où dans quelques milliers d’années apparaîtront des stalagtites.
- Les taches noires aux plafonds sont les traces des lampes utilisées par les carriers. Les ouvriers ont utilisé jusqu’au milieu du 19e siècle des lampes à huile. Ce petit ustensile de cuivre ou de laiton où baignait une mèche dispensait peu de lumière et beaucoup de fumée ! Vers 1830, la lampe à acétylène, ou lampe à carbure, est apparue. Elle comporte deux réservoirs ; dans celui du bas on place du carbure de calcium, dans celui du haut, de l’eau. Un robinet permet de faire goutter l’eau sur le carbure, une réaction chimique produit un gaz inflammable, l’acétylène. Les traces laissées par les lampes à acétylène sont beaucoup plus discrètes que celles des lampes à huile. En vous promenant dans La Carrière, vous voyagez dans le temps ! Regardez les plafonds : les traces d’éclairage vous indiqueront à quelle époque vous vous trouvez !
Les édifices en pierre de Forterre
De nombreux édifices en Bourgogne, à Paris, en France et ailleurs, ont été réalisés avec des pierres extraites des carrières de Forterre : Taingy-Aubigny, Courson, Molesmes, Charentenay, Merry-Sec…
Édifices nationaux à Paris
L’Hôtel-Dieu, la Banque de France, le Conservatoire des Arts et Métiers, le Louvre, l’Hôtel de Ville, les pieds de soutènement de la Tour Eiffel, la Synagogue, le Jardin des Plantes et le Muséum d’Histoire naturelle, l’Opéra.
Édifices régionaux
Auxerre, Palais de Justice, Hôpital, Préfecture de l’Yonne, Caserne, Collège, Maison d’arrêt, Halle, Hospice, Sens, Caserne, Joigny, Théâtre, Halle, Caserne, Saint Julien du Sault, Hôtel de Ville, Montargis, Rotonde, Brienon, Halle, Lainsecq, Halle, Courson Les Carrières, Fontaine, Druyes Les Belles Fontaines, Fontaine, Viaduc, ancien Moulin à eau (Poste actuelle), Orléans, Hospice.
Cathédrales & Églises
Auxerre, Roanne, Nérondes, Saint Bris, Sens, Nevers, Courson Les Carrières, Vézelay (rénovation), Levis, Aillant Sur Tholon, Châtillon sur loing, Fontaine, Neuvy sur Loire, Mailly La Ville, Saint Père (restauration), Thury.
Châteaux
Belombre, Cravant, Château du Muguet, Bléneau, Dammarie en puisaye, Entrains, Courson Les Carrières, Montréal, Misery, Sermizelles, Glux, Sainte Eusoge, Orme du Pont, Cosne sur Loire, Pont Chevron, Flacy, Les Barres.
Ouvrages d’art
Ponts Pousseaux, Bazarnes, Coulanges sur Yonne, Andryes, Charny, Pont sur Yonne, Surgy, Leugny, Mézilles, Dracy, Lain, Trucy,
Ponts sur les voies ferrées de Laroche à Nevers, de Triguères à Clamecy, de Laroche à Chablis, de La Ferté sous Jouarre à Montmirail
Ports Coulanges sur Yonne, L’Armançon, Serein.
Écluses Coulanges sur yonne, Crain
Viaduc Druyes Les Belles Fontaines
Maisons de Garde-Barrière sur les voies de Triguères à Clamecy, de Tannay à Château-Chinon.
Gares Surgy, Coulanges sur Yonne, Mailly La Ville, Champs, Bonnard, Moret sur Loing, Joigny, Sens, Auxerre, Cravant, Clamecy, Bléneau, Lain-Thury, Saint Fargeau, Saint Sauveur en Puisaye, Montchanin Les Mines.
Écoles Coulangeron, Chastenay, Corbigny, Courson Les Carrières, Fougilet, Lainsecq, Ormoy, Ouanne, Saint Sauveur en Puisaye, Toucy, Thury, Taingy, Treigny.
Les pieds de soutènement de la Tour Eiffel
Les quatre piles de base de la Tour Eiffel à Paris sont constituées de blocs de calcaire extraits et taillés à La Carrière d’Aubigny en 1886.
L'hötel de ville de Paris
L'Opéra
Le Louvre
Si vous avez connaissance d’un bâtiment construit avec du calcaire de Forterre, envoyez- nous un message. Nous ajouterons vos informations à la liste ci-dessous.
Les Chefs d'oeuvres
Chef d’œuvre monumental…
- Dénommé l’ESCALIER DE L’ASCENSION, cette œuvre unique et exceptionnelle a été réalisée en groupe par environ 60 membres de l’Union Compagnonniques des Devoirs Unis : maçons, tailleurs de pierre, sculpteurs, graveurs, forgerons… Sa réalisation et son édification, effectuées devant les visiteurs, chaque année à l’Ascension et la Toussaint, a duré 10 ans (2001/2011).
Une hauteur de 9 m, un diamètre de 4 m, 25 tonnes de pierres taillées et sculptées, plus de 400 jours de travail… Voici les mesures de ce géant de technique et d’élégance !
- La Rosace faite en 1994, encadrés par trois Compagnons, de jeune tailleurs de pierre des Devoirs ont travaillé durant une semaine devant le public.
En se servant uniquement des outils traditionnels, ils devaient dégager d’un bloc brut les éléments d’une rosace trilobée, qui ont été ensuite enchâssés dans la paroi.
- La Colonne égyptienne, premier élément d’une série retraçant les grands ordres architecturaux, a été réalisée par des jeunes du Tour de France des Compagnons des Devoirs.
La Carrière abrite 50 œuvres de pierre taillée et sculptures. D’inspiration moderne ou classique, ces pièces participent à l’atmosphère envoûtante de La Carrière souterraine d’Aubigny.
Maquettes et Chefs-d’Oeuvre des tailleurs en formation sur le Tour de France des Compagnons
Œuvres monumentales collectives, comme l’Escalier de l’Ascension
Sculptures d’auteurs contemporains : Yann Liebard, Charles Vaillant, Claude Beauvais, le Japonais Testuo Harrada ou encore Nicolas Flessig…
Autre véritable œuvre d’art : la planéité rigoureuse des plafonds de certaines salles, réalisés à l’aiguille par les ouvriers carriers. La technique manuelle avait alors atteint sa perfection !
La Forterre & Taingy
Taingy est la commune du site de La Carrière souterraine d’Aubigny :
Bâti sur une pente escarpée, le bourg domine Taingy La Vallée. Les hameaux de Jeuilly, Vassy, Lais, Richebourg, La Grange Melois et Aubigny complètent le territoire communal. Le fief de Taingy relevait de la châtellenie de Druyes Les Belles Fontaines et appartenait aux Comtes de Nevers.
À Taingy La Vallée, découvrez le lavoir fontaine du 19e siècle, charmant et parfaitement restauré, ainsi qu’à Aubigny le curieux lavoir à auges récemment rénové.
La Forterre est une entité naturelle de 45000 hectares, caractérisée par ses hauts-plateaux argilo-calcaires du Jurassique supérieur, et son gigantesque gisement de calcaire oolithique.
Le nom de la Forterre a deux origines possibles :
- la Terre Forte, terre de villages fortifiés gaulois
- la Forte Terre, terre dure à travailler qui use les outils agraire.
La Forterre était peuplée dès le Néolithique. Les Celtes ont occupé la région très tôt. Deux villages en témoignent :
- Jeuilly proche de La Carrière où des fouilles ont mis à jour des sépultures anciennes
- et Courson où est encore visible la forme circulaire de l’ancien village celte fortifié, forme qui aurait donné son nom au Curcelonus gallo-romain, devenu Courçon en français d’autrefois.
C’est en Forterre que se déroula la Bataille de Fontenoy en 841 au cours de laquelle les petits-fils de Charlemagne se partagèrent l’Empire carolingien, dans le sang. La Forterre est le pays de la Terre de Pierre. La pierre est partout : en surface sur plus de 50 hectares, et surtout en profondeur sur plus de 60 mètres. Dans les entrailles sombres et lumineuses de La Carrière, vous serez au coeur d’une masse de 60 millions de tonnes de pierre !
Architecture verticale :
Dans le bourg de Taingy, remarquez les petites ruelles et les sentiers caractéristiques, l’architecture verticale typique de la Forterre, le blanc des constructions en pierre de taille, souvent rehaussé du brun rouge des assemblages en briques de la Puisaye voisine.
L’Église Saint Martin du 16e siècle est un édifice imposant de pierre blanche de style gothique flamboyant, composé d’une vaste nef, d’un choeur, et d’un portail surplombé de splendides chimères.
Dans le jardin public, une statue monumentale, L’Éveil de l’Enfant, oeuvre du sculpteur Sylvain Raud, symbolise le Troisième Millénaire et l’espoir dans l’avenir de l’Humanité.
Le village de Taingy culmine à 386 mètres, il est le toit de la Forterre. Une table d’orientation a été installée au plus haut. Découvrez le panorama à 360° : la colline deVézelay, le vignoble de Chablis, le village de Druyes Les Belles Fontaines et son château-fort, la Forêt domaniale de Frétoy, la Vallée de la Loire à l’Ouest, et au Nord par temps clair… Paris !